L'épouse du serpent, qui devient elle-même serpent

Publié le par Esslamoth

 

Et hop, pour aujourd'hui, un petit conte japonais que j'ai trouvé dans un recueil nommé « l’œil du serpent, contes folkloriques japonais » . (Lui même étant apparemment une sélection de contes extraits de « De serpents galants et d'autres ».

 

 

L'épouse du serpent

qui devient elle-même serpent

 

C'est une histoire du temps passé. Un jour d'été, un homme alla vérifier le niveau d'eau de sa rizière. Mais il la trouva sans eau. La rizière était asséchée. Il trouva cela fort ennuyeux. Soudain, à la hauteur de l’écluse, il vit un serpent. Il n'était pas bien grand, un serpent brun-rouge.

« J'ai dix hectares de terre qui ne donneront plus rien. I tu veux bien les irriguer, je te donnerai parmi mes trois filles celle que tu préfères », dit l'homme au serpent. Le serpent ne dit mot, mais, le lendemain main, l'homme vit tous ses champs se remplir à grande eau. Quelque temps après, comme l'homme avait dit qu'il donnerait celle parmi ses trois filles qu'il préférait, le serpent vint la lui réclamer.

« Je suis venu pour que tu accomplisses ta promesse », dit le serpent transformé en jeune homme. Le père dit à chacune de ses trois filles d'aller l'épouser, mais toutes firent la sourde oreille. N'est-il pas normal de réagir ainsi ? On n'aime pas cela. Mais la fille qui s'appelait Naka dit enfin :  « Si c'est la volonté du père, il faut s'y soumettre. Je consens à épouser le serpent. »

Comme elle avait commencé un tissage, elle partit en traînant son métier derrière elle, même au moment de traverser la rivière. Les traces du métier restèrent longtemps en creux dans le chemin.

Quand elle partit, elle avait toute l'apparence d'une fille. A l'occasion des fêtes de la saison, elle revint chez elle se reposer. La nuit, au moment d'aller se coucher, elle emporta un bol d'eau dans sa chambre. Peut-être pour ménager un peu sa mère, elle l'avertit : « N'essaie jamais de me regarder dormir. » Mais vous connaissez la musique, si on nous dit de ne pas voir quelque chose, nous n'avons de cesse de vouloir le voir. La mère jeta un œil dans la chambre. Une grosse serpente s'étalait là, remplissant la pièce de huit tatamis qu'elle avait transformée en plan d'eau. Elle y jouait avec son enfant sur son ventre. Mais, ayant été vue sous cette forme, elle ne revint plus jamais.

 

(Gifu, Michi Hayashi)

 

 

 

 

Les histoires de serpents ça fait peur.... mieux vaut se méfier !!

Publié dans Litterature

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