Tokyo Instantanés – 東京スケッチ

Publié le par Esslamoth

Un livre de Muriel Jolivet en collaboration avec ses étudiants de l'université de Sophia.

 

 

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Ce livre est la « suite » de Tokyo memories dont l'article sur ce blog se trouve ici : Tokyo Memories .

 

Tokyo memories nous donne les « photographies » de 1995 à 2005, Tokyo instantanés nous fait partager celles de 2005 à 2011 (les anecdotes s’arrêtent en mars 2011)

 

Tokyo instantanés est toujours sur le même modèle que son prédécesseur, des centaines d'anecdotes de quelques lignes chacune nous donnant chaque fois un aperçu de la vie quotidienne à Tokyo.

 

Quelques extraits :

 

« La première source de stress : les maris

 

Récemment, un sondage d'opinion a été réalisé sur le stress des japonais. Ce sondage a été effectué sur internet, par une entreprise spécialisée dans les produits capillaires destinés à faire repousser les cheveux. Mille cent deux personnes (51% d'hommes et 49% de femmes, entre 13 et 60 ans ou plus) ont répondu à cette enquête nationale. L'entreprise cherchait sans doute à savoir ce qui provoquait la chute des cheveux.

Ce sondage était intéressant parce que les réponses des hommes différaient sensiblement de celles des femmes. Les hommes se sentaient stressés par les relations humaines au bureau (avec leurs supérieurs, leurs clients ou leurs subalternes), tandis qu'une femme sur cinq affirmait que sa première source de stress était... son mari.

Cela semble invraisemblable, mais je suis sûre que c'est l'expression du despotisme des maris japonais. Comme les femmes sont habituées à obéir, elles sont terriblement frustrées.

Je suis très déçue que les hommes japonais soient responsables de la chute de nos cheveux !

TSUSHIMA REINA »

 

 

« Lapin rose

Pour ne pas mourir de surmenage (karôshi), un employé a décidé de faire le tour du Japon, déguisé en lapin rose.

Il paraît que jamais il n'avait été aussi bien accueilli de sa vie... »

 

 

« Individualistes, arrogants, difficiles et irresponsables...

Les français sont individualistes, arrogants et irresponsables au travail... Telles sont les impressions que les Japonais ont des Français, impressions qui n'évoluent guère. O-furansu est une expression familière, que nous utilisons pour ironiser sur la France et les Français, même si les Japonais ont toujours tendance à idéaliser ce pays. Ils pensent que les Françaises sont belles comme des actrices, que les hommes y parlent d'amour, qu'il fait bon vivre à Paris, et qu'il est de bon ton d'aimer les films français compliqués...

Les préjugés des Japonais à l'encontre des Français sont inexhaustibles. Beaucoup de japonais séjournent en France, mais les Français ne sont pas encore nos amis, parce que les Japonais les trouvent individualistes, arrogants et difficiles. Ce sont pourtant ces même Français qui nous fascinent !

KANAI MEGUMI »

 

 

« L'autre jour, je suis tombée sur un livre à Kinokuniya qui s'intitulait Sekai no Nihonjin jôku. Il s'agit d'un recueil de plaisanteries sur les Japonais qui ont cours de par le monde ; on se moque de notre sérieux, de notre sincérité, d notre diligence ou de notre discrétion. Il met aussi en situation. Par exemple, si un bateau est en train de couler, un marin doit faire une annonce différente, selon la nationalité des gens à qui il s'adresse. A des Américains, il faut dire : « Si vous sautez, vous deviendrez un héros ! » à des Italiens, il faut dire : « Si vous sautez, les femmes seront à vos pieds ! » à des Français, il faut dire : « Surtout ne sautez pas ! » car on pense qu'ils ont tendance à faire tout ce qui est interdit. Au Japonais, il suffirait de dire : « Sautez, car c'est ce que tout le monde fait ! » 

ABE ERIKO »

 

 

« Zenkoku teishu kanpaku kyôkai (Association nationale pour maris despotiques)

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette association ne regroupe pas tous les mâles nostalgiques du temps où la communication avec leur tendre épouse se limitait à trois mots : meshi (la bouffe!), furo (le bain!) et neru (au pieu!). Cette association née en septembre 1999 à kurume dans le Kyû Shû, propose aux hommes de se transformer petit à petit afin de devenir des maris acceptables pour éviter de se faire larguer à plus ou moins longue échéance. L'idée de cette association est venue à Amano, après que sa femme lui ai annoncé son intention de divorcer. L'électrochoc lui a donné une folle envie de s'occuper des poubelles le matin et d'astiquer la baignoire le soir. Deux cent soixante Baby boomers ont rejoint son association pour essayer de se réformer. Il est amusant d'apprendre que ce groupe distribue des dan (comme au judo!) en fonction du niveau de réforme atteint par le candidat, qui obtient son dixième dan lorsqu'il trouve le courage de dire à sa femme « I love you »... qui est si peu préparée psychologiquement à cette déclaration qu'elle lui demande de but en blanc s'il n'est pas malade...

Le premier dan revient à ceux qui se disent toujours amoureux de leur femme après trois années de mariage. Le deuxième revient à ceux qui donnent un coup de main à la maison. Le troisième est attribué à ceux qui n'ont jamais trompé leur femme, ou qui ont toujours fait en sorte de ne pas être soupçonnés, le cas échéant. Le quatrième est pour les hommes galants, qui font passer leur femme avant eux redîzu fâsuto (ladies first). Le cinquième revient à ceux qui n'ont pas honte de se promener main dans la main avec leur épouse. Le sixième dan revient à ceux qui sont capable d'écouter leur femme, le septième à ceux qui peuvent résoudre un conflit entre leur mère et leur épouse en une nuit. Le huitième est pour ceux qui disent merci sans hésiter, le neuvième pour ceux qui sont capable de s'excuser, et le dixième, comme on l'a vu, pour ceux qui osent avouer leur amour.

On croit rêver... »

 

 

Publié dans Litterature

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